18) La sortie

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À la sortie

Il était bientôt dix sept heures
Je n’avais presque « même pas peur » !
Et j’l’attendais, fallait qu’j’my colle
C’était la sortie de l’école.

À l’avant nuit comme chaque lundi
Elle avait son cours de français
Une heure d’espiègle jonglerie
Où les mots la faisaient danser.

Au seuil de son adolescence
Qui lui prêtait fière arrogance
Elle s’amusait avec la langue
Dans une rime impertinente.

Nous étions mille, nous étions cent,
À moduler tous ses accents.
Toutes ses courbes entrecroisées
Bien sagement dissimulées.

Quand nos fols et tendres animés
Dans son sourire s’abandonnaient,
Les nuages bleus du parfum de ses yeux
Vouaient à nos louanges d’éternels amoureux.

Son corps inaccessible, précieuse étincelle,
Offrait au demeurant une humeur sensuelle,
Que nous aimions à dix, que je bandais pour elle
Et qui me balançait ses fantasmes rebelles…

Elle arriva vêtue d’une robe de soie
Toute habillée de fleurs en s’approchant de moi
Et me voilà transi à lui tendre mes lèvres
Sans en perdre une larme pour un baiser de miel.

Donnes moi donc ta main ! Donnes la, dis-moi dit
L’idéal impossible que nos rêves interdisent.
Ils bousculent nos désirs, nous apprennent à marcher
Participent au présent cet amour partagé…

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