L’accroche-cœur
Dessinez au trait fin les blessures de son corps,
Comme un cadeau présent, en forme d’accroche-cœur.
Ignorez l’inutile, sauvez les perles d’or,
Mais gardez en secret les reflets du bonheur.
Étourdissez votre âme dans un passé lointain,
En dénonçant les rides au plaisir de la prose.
Sauvez quelques printemps qui vous semblent opportuns,
Révisez vos consignes sur l’âge et les alcôves.
N’inhalez plus l’essence qui précédait l’ivresse,
Épousez l’impossible comme un semblant vécu.
Jetez aux cardinaux ce trop plein d’allégresse
Qui vous rendait si fier, face au soldat connu.
Partagez les nuances de son charme érotique,
Pour qu’il vous offre encore cet air de polisson.
Oubliez l’essentielle formule mathématique,
En y perdant la tête, à défaut d’un jupon.
Rêvassez sans complexe les idylles parfumées ;
L’interdit n’est qu’un luxe qu’on paye argent comptant.
Laissez-lui l’art d’aimer, elle pourra l’apprécier
Au fil de ses errances, comme une adolescente.
Une mèche d’argent brille dans sa chevelure.
Elle la rend vulnérable, charmeuse jusqu’au cœur.
À l’effigie du temps, que l’on présage mûr,
Ce témoin naturel rit comme un arbre en fleur…