Dixième titre de l’album « Excès d’ivresse » : « Le vingt heures »
Soit deux ou trois brèves de comptoir en vain pour ne rien dire en bref !
– Mais Théo, quel temps (se) fera t-il demain ?
– Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse mon ami, n’aurions-nous tant vécu que pour cette avarie et apprendre aujourd’hui, qu’il y a presque un an, nous avions aussi froid ?
Vous l’avez deviné, on l’appelle :
Le vingt heures
Le froid m’enlace
Et les nouvelles me glacent
Autant de bains de sang
Que de sombres bilans.
La télé du mérite
« Publicite » et s’invite
Au régime impérial
Du repas familial.
Peut-on prendre position
Se faire une opinion
Quand on tronque une info
Entre deux météos ?
Mais… L’effroi me désoblige
Et son sourire m’afflige !
La terreur tient le pas
De la marche au trépas
Elle s’invente un vainqueur
Glorifiant ses erreurs.
Petit homme, jeune ado
Dans l’ombre d’un héros
Le défi des mentors
S’offre ta mise à mort.
Rutilance éphémère
Contait douce misère
Un monde qui se meurt
Au journal de vingt heures.
Mais… L’effroi me décourage
Et son rire maquillage !
Quand le foot s’en mêle
Dans nos sillons rebelles
S’abreuve au clair obscur
L’ordre d’un sang impur.
Cocorico sans tête
« Ola » d’analphabètes
Chantent la « Marseillaise »
Sous l’effet mayonnaise.
L’écran plat nous dessert
Plutôt que de nous plaire
Décline vers d’incrédules
Précieuses ridicules…
Mais… Pour tous la même chaîne
L’info nous rend l’antenne
Et le programme qui suit
Fade et triste m’ennuie… Mais…