2) L’ombre

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L’ombre

 

Et si son ombre était

L’impair de mes rêves,

Flambant j’aurais aimé

Être une lame brève.

Pour caresser sa peau

Et la rendre plus lisse, 

Le tumulte des eaux

S’estompe dans l’abysse.

Les rides dont elle parle,

Du dessin de son corps,

Accentuent les détails

Que le parfum « odore ».

 

J’avais donné au temps

Cette ultime impatience,

Qui fait vibrer l’instant

Et le transforme en danse.

Quand elle fut endormie,

Frissonnante nature

Jeta ses rideaux gris

Sous un soleil obscur.

Dans l’ombre de la nuit

Je me mis à penser :

Que les oiseaux aussi

Peuvent parfois pleurer…

 

Fallait-il donc chanter

Avoir seulement envie ?

Ou simplement rêver

De son ombre divine ?

L’histoire s’écrira seule

Au bon vouloir des gens,

Qui tissent leur linceul

En vivant trop longtemps.

Galérien d’une rime

A l’instar de ses yeux,

Je guette le mot sublime

Qui nous rendra heureux.

 

Sur sa couche en éveil

La clairière dansante,

Ou chantante c’est pareil, 

Une fièvre enivrante.

Dans ce lieu insolite

Un calice d’orfèvre,

Serti de pierres fines,

J’y poserai mes lèvres.

Au creux de mon oreille

Elle ne me dira rien,

Me plairais à me taire,

Silence de musicien.

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