6) Le château de cartes

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Sixième titre de l’album « Excès d’ivresse » : « Le château de cartes »…

Posées en équilibre sur le fil de la vie, les années qui se suivent, se ressemblent pourtant. Fragile comme un château de cartes, en proie d’incertitude, que le souffle dernier réduira à jamais.

Le château de cartes

Quand le bourg s’endort,

Où flottent les lumières,

Dans les chemins de pierre

Que les blés couleur or.

Ronge un fleuve la terre,

Ce depuis tant d’années,

Qu’un chêne centenaire

A noyé ses racines.

Et le temps s’offre autant

Qu’en emporte le vent…

Comme un nu sur la toile,

Pourvu de mille étoiles,

Carte vierge en main

Sur un tapis satin,

Une dame d’atout

Posée en équilibre,

Et l’image d’un fou

Qui referme son livre.

Le temps s’immobilise

Et les désirs s’enlisent…

Quand au dernier soupir,

Vers l’inconnu voyage,

On se sent si fragile

D’illusions dérisoires.

Une innocence vive,

Qu’on attrape avec l’age,

Nous emporte et chavire

Comme un château de cartes.

Va, le temps cède encore

Au cadran de la mort…

Vertige des mots croisés,

Au traité des reliques,

Le mal a dessiné

Un trèfle à quatre piques.

Et sa folle mission,

Du cœur sur le carreau,

Fait pleurer d’émotion

Aux portes du caveau.

Le temps gris s’ensommeille

D’une folle étincelle…

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